Réflexions ...

Artémis sourit en entendant sa réponse mais ne répondit pas. pas encore... Il attendit calmement qu'elle finisse de cogiter et répondit à sa supposition

Je sais... Je sais... Ça aurait été difficile d'ignorer les regards noirs dont il me gratifie à chaque fois que je remet une arme modifié à un soldat... Perso, je pense qu'il est du côté d'Ororéa et qu'il joue double jeu. J'espère que tu ne lui a pas confié de secrets majeurs?

Il eut une petite grimace et haussa les épaules avant de continuer, plein d'optimisme

Enfin, peu importe! Cette guerre ne durera pas l'éternité! Et quand elle prendra fin, Lewis pourra être du côté d'un cadavre, ça ne dérangera personne!

Un sourire vint étirer ses lèvre (comme d'habitude, me direz vous, je ne suis pas très originale ^^') alors que ses yeux d'ambres se mettaient à briller d'une lueur qu'on aurait pu qualifier de joyeuse
Il croyait vraiment à ce qu'il disait. Et c'est cette croyance qui, 10 ans après, lui permettaient de surmonter sa répugnance et de créer des armes mortelles
Qui allaient souvent servir...
Parfois il retombait dans son ancienne dépression et se considérait comme un assassin mais en ce moment, il savait que ce qu'il faisaient étaient entièrement justifié.

"Possible. Ou plutôt probable. Il ne veux plus que je sorte du palais soi-disant que je cours des risques."

Orora soupira. Un problème à la fois était suffisant. Mais en ce moment, elle en avait une overdose. Il y avait d'abord Lewis, qui constituait un problème entier à lui seul. Ensuite, il y avait ceux de la gestion des dépenses : la reine d'Enrora commençait à se demander si tout compte fait, les militaires ne trouvaient pas un moyen pour passer tout le matériel et les hommes à la moulinette. Puis il y avait le problème de la criminalité qui rongeait la ville d’Enrora. Finalement, il y avait ses problèmes personnels. Et ses problèmes personnels ne comprenaient pas les on-dits circulant dans le palais, sans quoi il y aurait sans doute longtemps qu'Orora aurait viré tout le monde. Du nouveau balayeur jusqu'à son bras droit.

"Il me connaît bien, tout de même. Il savait que je trouverais le moyen de sortir, sans quoi il aurait pas décidé à lui seul de renforcer la sécurité. Tu n'es pas bras droit par vocation, et pourtant que suis persuadée que tu ferais mieux son travail que lui-même."

Elle écouta Artémis faire allusion à cette histoire de cadavre ... si seulement c’était vrai !

"Tu sembles bien certain que les Enrorains gagneront cette guerre, et j"aimerais pouvoir en faire de même."

Elle hésita un instant à poser la question, puis se décida. Dernière confirmation. Une confirmation qui pourrait où non être confirmée. Mais qu’elle le sois où quoi, après tout, quelle importance ? Ca n’allait pas être décisif pour la guerre !

"Est-ce que je peux tout te dire, Artémis ?"

En l'entendant évoquer l'interdiction de sortir, Artémis avait immédiatement lié ce fait aux meurtres fréquents des bas-quartiers...
Mais maintenant qu'il y pensait, l'argent qui servait à soutenir les gangs et à leur fournir des armes devait bien provenir de quelqu'un!
Quelqu'un qui avait accès à des ressources énormes
Alors que le palais voyait ses gardes saouls tous les soirs et les budgets diminuer...
Il ne s'était pas intéressé aux gangs auparavant mais aujourd'hui, le lien lui paraissait flagrant

Je songe à une chose... Lewis a les clés de la cave à vin et l'autorisation de puiser dans le budget... Ça expliquerait que la trésorerie de la Militaire diminue même si on a rien déboursé. Quand il s'en est aperçut, le commandant a tout prit en liquide et l'a enfermé dans un pièce dont j'ai fait les protection avec interdiction d'entrer sans autorisation. Un voleur n'aurait pas pu passer mais quelqu'un d'assez haut placé pour pouvoir se balader partout sans éveiller les soupçons... Et si je me souviens bien, j'ai eut un rapport d'un espion des gangs entre les mains : il expliquait que chaque gang recevait tous les 1er du mois exactement la même somme d'un inconnu. Après, ton bras droit d'interdit de sortir car il y a du danger, ce qui te coupe de la réalité de la cité, et ce qui aurait pu permettre au fournisseur de monter une force armée à l'intérieur même de la capitale. Mais cette force armée ne serait certainement pas de ton côté... Ça coïnciderait aussi avec l'intention de me virer. Si quelqu'un à sa botte refaisait les système de sécurité, les gangs pourraient entrer sans se faire carboniser... J'imagine que tu vois où je veut en venir?

C'était clair comme eau de roche dans son esprit, même si son explication était un peu confuse. Il s'étonnait même de ne pas avoir fait le rapport avant mais bon... A chaque fois qu'il était descendu dans les bas-quartiers, les gars des gangs n'avaient pas montré le bout de leurs museaux...
Il cogita un instant sur ce problème qui n'en n'était pas un puis réagit à la dernière phrase d'Orora

Ai-je fais quelque chose qui aurait pu t'inciter à penser le contraire?

Il souriait, mais l'air sérieux de la jeune fille lui fit perdre son air amusé

Qu'il y a-t-il?

Oui. Elle voyait où Artémis voulait en venir. Et pensa une fois de plus qu'il n'y avait pas plus facile à duper qu'elle.
Mais il y avait une chose ... dupe et candide, mais pas totalement idiote non plus.
Et ce dont le bras droit aurait pu être assuré, c'est que bientôt ... oui, bientôt, il aurait une très mauvaise surprise.
Bien. Orora avait plus de défauts que de qualités. Et le plus gros de tous ses défauts - sans hésiter - était la rancune.
Lewis aussi avait un défauts. Et elle comptait le frapper là où ça faisait mal.
Le bras droit allait bientôt apprendre que la reine d'Enrora savait se débrouiller en informatique quand elle en avait besoin ... et le conaissait au moins aussi bien que lui la conaissait.

S'il avait fait quelque chose pour l'inciter au contraire ? Artémis ? Non ! Et pourtant ...

"Tu n'a rien fait pour m'inciter à penser le contraire. Du moins, pas toi. Mais je pense que tu as le droit de savoir ... les rumeurs courent. Je ne crois pas à la plupart d'entre elles : trop tangibles. Mais d'autres pourraient se tenir. Par exemple, certains prétendent que tu te serais arrangé pour faire tous les systèmes de sécurité, et ainsi, si jamais quelqu'un pensait à te virer ... tout désactiver serait simple pour toi."

Elle ne semblait pas amusée. Pas du tout. Jamais elle ne voudrais croire à des choses pareilles. Mais elle avait été trompée et trahie trop de fois. Et ces fois avaient été autant de leçons amères à tirer.

"Ne penses pas que je croie en ces rumeurs. D'abord parce que le premier qui essaierais de te licencier se ferait licencier bien avant toi. Ensuite parce que de toute façon, je ne voudrais pas y croire."

Vouloir et pouvoir revenait parfois au même. Soudain, sa gorge se noua. Orora commençait à fatiguer. Elle était tentée e tout dre à Artémis. Ce qu'elle fit.

"Tu sais Artémis ... la première trahison que j'ai vécue ... c'était Ori. Je ne sais pas mais ... il était mon modèle, presque un père. Il m'avait emmené à cette réception ... ça m'avait semblé étrange qu'il prenne deux gardes en guise de chauffeurs ... mais jamais je n'aurais cru qu'il serait capable de faire ça. Je ne suis jamais retournée à la plaine. Je n'avais pas compris tout de suite pourquoi la limousine s'était posée ici en revenant de la réception. Quand j'ai entendu les portes se fermer, une possibilité infinie de scénarios s'est présentée à moi. J'ai réussi à m'enfuir ... courir sur quelques mètres. Je me suis débattue ... comme j'ai pu ... une adolescente de quinze ans, ça ne fait pas le poids contre trois adultes. Mon frère m'a violée et personne n'a été là pour l'en empêcher. Même moi je n'aie pas pu le faire. L'incident s'est aussi répété ... plusieurs fois ... au château. Chaque fois que j'entendais la porte de ma chambre s'ouvrir, j'était terrorisée. Le lendemain, à chaque fois, il me disait qu'il regrettait ... qu'il ne voulait pas me faire de mal. Mais il disait ça sans conviction ... Ca ne l'empêchait pas de recommencer."

Orora essuya d'un revers de poignet les larmes qui avaient refait surface. Pleurer ne servait peut-être à rien, mais ça soulageait un peu le coeur.

[n'ayant en matière de relations humaine que vraiment peu de références, je vais faire de mon mieux ^^]

Au début, quand elle lui parla des rumeurs, Artémis se contenta de sourire, amusé. Des rumeurs comme celles là, il y en existait des milliers qui couraient sur lui. Elle provenaient principalement d'informaticiens jaloux, de savant ambitieux ou encore de gars pas malins qui souhaitaient posséder le système de sécurité
Effectivement, il pouvait, s'il le désirait, tout couper et plonger le palais dans le chaos total mais c'est franchement pas chose à faire si on veut aider son camp...
Mais quand Orora commença à évoquer le choc qui l'avait brisé, tout son corps se tendit.
Chacun de ses mots le transperçait comme s'il s'était agis de lames bien réelles. Sa peine, sa honte, son secret... Tout cela lui donnait envie qu'Ori soit encore vivant pour pouvoir le tuer de nouveau...
Il avait envie qu'elle se taise, que jamais elle n'ai prononcé ces mots chargés de tant de haine et de douleur mais il savait que parler l'empêchait de sombrer, que déverser ce secret qu'elle avait garé deux longues années lui permettrait de revenir vers le présent
Vers lui
Artémis se tourna vers elle, les mâchoires tellement serrées par la colère qu'elles en paraissaient carrées
Elle pleurait
Cette constatation lui donna un coup au cœur et de nouveau, l'envie de retrouver Ori pour le mettre en morceau le prit
Mais comment faire du mal à un mort?
Il ne pouvait rien faire
Pourtant, cette sensation d'impuissance fut immédiatement balayé par sa volonté
Il pouvait l'aider
Doucement, il l'a prit dans ses bras et la serra contre lui alors que ses larmes trop longtemps contenues sous une façade froide et distante roulaient sur son visage
Deux ans. Un temps vraiment long à vivre quand on porte un secret pareil...
Une boule de rage coinçait sa gorge, détruisant en quelques minutes un idéal pacifiste qu'il avait mis 18 ans à concevoir.
Il la tint longtemps serrée dans ses bras, découvrant peu à peu une vérité que son asociabilité et sa méconnaissance des sentiments humains lui avaient caché
Il savait qu'elle n'avait que des mauvais souvenirs dans la matière mais l'idée de la laisser là, seule, le désespérait
Au moins, s'il faisait une bourde, la colère chasserait la douleur...
Il posa une main sur sa joue, glissa l'autre sous sa nuque et posa ses lèvres sur les siennes
Il s'attendait plus ou moins à se faire jeter mais il découvrit avec bonheur qu'il s'était complètement trompé
Il aurait voulu que cet instant ne s'arrête jamais. La peau d'Orora contre la sienne et ses lèvres sur les sienne, rien que ces deux éléments lui suffisaient...
Il espérait qu'au moins par ce geste, Orora comprenne qu'elle n'était pas seule et qu'elle pouvait compter sur lui.

Volontairement où malgré elle ? Difficile à dire, mais toujours était-il qu'Orora se sentait déjà un peu réconfortée dans les bras d'Artémis.
En tout cas, en ce qui le concernait, on pouvait affirmer qu'il avait fait tomber le "troisième rempart" que la reine d'Enrora avait mentionné à Athéna.
Pour Orora, ces deux ans étaient passés avec la longeur de deux siècles, pour ne pas dire le triple des siècles en question.

Quand Artémis l'embrassa, elle ne s'y opposa pas. Au contraire.
Orora avait toujours détesté qu'on la touche. Le dernier qui avait osé le faire l'avait profondément irritée par son seul geste, et s'était retrouvé précipité face contre un mur, la main ramenée dans le dos pour limiter les mouvements. Et il avait eu le droit à une mise en garde aussi glaciale que persuasive.
Mais avec Artémis, non. Elle n'avait pas été piquée au vif.
Elle était consciente que tout ce qu'elle pourrait dire, tout ce qu'elle pourrait faire serait sans doute rapporté.
Sauf que sur le coup, Orora n'en avait rien à faire.
Elle n'avait rien à faire de ce que l'on pourrait éventuellement dire au palais si on remarquait son jeu.

Par contre, la seule chose qui la décida à relâcher Artémis fut de penser à Ororéa.
Elle aussi, elle serait au courant des moindres faits et geste de celle qu'elle avait autrefois surnommé affectueusement "Ora".
Et si l'ingénieur était déjà en tête de la liste noire d'"Oréa", autant dire immédiatement qu'il ne serait plus sur la liste noire, mais sur la liste qui constituait les très prochaines victimes d'Enroréa.

Si Ororéa venait à savoir, ce qui ne faisait pas de doute, elle aurait trois bonne raison de l'éliminer :
Premièrement, pour rayer quelqu'un de gênant pour sa victoire.
Secondairement, pour éliminer un "témoin" de l'histoire de famille.
Troisièmement, pour détruire une nouvelle fois sa soeur, vite fait et bien fait.

Orora tourna brusquement un regard méfiant vers le palmier le plus proche. Avait-elle réellement vu quelqu'un ou quelque chose bouger, où bien étais-ce une illusion ?
Elle aurait espéré que la seconde hypothèse, la plus invraisemblable, soit pourtant la seule véridique.