Mon clan...

Athéna se leva du rocher où elle s'était plantée pour bondir en hauteur, crocheter une branche, s'en servir comme tremplin et bondir en haut de l'arbre
Elle en avait marre!
Bon, bien sur elle avait choisit d'attendre, mais ça commençait à faire beaucoup...
En un éclair, elle se rappela l'enchainement de hasards qui l'avaient amené à faire ce choix
Son apprentissage, la lutte perpétuelle qu'elle avait du mener pour bien faire comprendre aux autres apprentis que, même fille, elle restait une battante
Quand, enfin, elle avait été reconnue guerrière, et qu'elle avait pour la première fois combattu dans une guerre
La joie et l'excitation qui l'avaient envahit en sentant tout ces soldats rendre l'âme sous son sabre ou ses poignards
Les années qui avaient suivit, et la réputation plus qu'effrayante qu'elle s'était taillée : celle d'une combattante hors paire, avide de sang et absolument sans pitié
L'appel successif des deux reines du monde, Orora et Ororéa, qui lui avaient toutes deux proposé un poste
Elle leur avait donné rendez-vous ici, dans cette forêt à la frontière des deux territoires ennemis, sans leur dire, bien sur, que leur pire ennemie y serait aussi...
Mais, soucieuse d'éviter une embuscade, elle était venue très en avance, et devait maintenant passer le temps...
Bref coup d'œil aux alentours, son occupation était bien visible...
Tous les troncs étaient ravagés, criblés de trous de poignards, lacérés par les étoiles de jets ou même débités en petits cubes bien nets par ses sabres...
La clairière ressemblait à un champ de bataille...
Un champ de bataille dont elle serait l'unique survivante...
Pas joyeux comme image, mais très révélateur sur ses capacités...
Nul besoin d'armes sophistiqués, de pistolets, de bombes, elle préférait les armes blanches, les poignards, l'argent de la lame d'un sabre ou le reflet d'acier d'une étoile de jet...
A l'explosion d'une grenade, elle préférait la traque silencieuse et l'assassinat par le poignards. A l'abattage par la mitrailleuse, elle préférait le massacre par le sabre...
Non qu'elle ne sache se servir des armes à feu, lasers ou autres bombes chimiques! Non, juste qu'elle préférait la manière traditionnelle...
Et n'en n'était pas moins redoutable...
Certains disaient que l'affronter une lame dans les mains, que l'on soit armé de n'importe quel bidule sophistiqué, revenait à se jeter pieds points liés dans la gueule d'une panthère affamée
C'était assez proche de la vérité, après tout les panthères sont joueuses...
Athéna était une tueuse sadique qui aimait jouer avec ses proies, aucun doute là dessus!
La mercenaire poussa un soupir exaspéré avant de se résoudre à patienter, il ne servait à rien de grogner, les deux sœurs n'arriveraient que dans une demie-heure...
Enfin ça c'était la version officielle, nul doute qu'elles viendraient en avance, mais de combien de temps?
Un très léger craquement attira son attention et elle se releva du rocher où elle s'était allongée
Je vous attendais...

"Sans blague?"

Répondit simplement Orora, sans plus de cérémonie. Elle balaya du regard la clairière : on ne lui avait pas menti.
Et elle pouvait déjà se douter que la clairière avait été dévastée par la seule personne présente là avant elle. Personne qui s'ennuyait sans nul doute ... personne du nom d'Athéna, elle en était à présent certaine.
Orora était venue sans gardes du corps, pour la bonne et simple raison qu'elle estimait que même en territoire ennemi (et surtout en territoire ennemi, d'ailleurs) il ne serait pas bien vu de se balader avec deux hommes.
Et puis, après tout ...
Elle n'était pas seule : elle avait son atomiseur. Elle reprit :

"Je crois que je ne me trompe si je vous adresse un : bonjour, Athéna."

Les yeux cuivrés d'Orora était pour le moment indéchiffrable, tout comme son attitude.
Et bien qu'elle paraisse glaciale, une grande tension régnait dans la tête de la reine d'Enrora.

Athéna sourit à son tour, dévoilant une rangée de dent peut être un peu trop pointues.
Non, vous ne vous trompez pas...
Elle secoua la tête, faisant voler sa natte attachée par un anneau de jade et sourit
Apparemment vous me faites confiance pour venir ici armée uniquement d'un atomiseur et sans gardes du corps... On pourrait presque dire que j'en suis honorée.
Bien que parfaitement meurtrière, Athéna savait se montrer un minimum agréable quand il le fallait...
Surtout qu'il y avait une chance sur deux que la personne en face d'elle lui fournisse plus d'occasions de carnages qu'elle ne pouvait en imaginer, aussi mieux valait éviter les rancœurs inutiles...
Bon, inutile de continuer le bavardage, elle devrait arriver bientôt. Nous pourront alors commencer à discuter...
La mercenaire se rassit sur le rocher qu'elle venait de quitter et sortit son sabre presque machinalement avant de saisir la pierre à aiguiser qu'elle portait dans une petite sacoche et de commencer à aiguiser sa lame, produisant un bruit très désagréable
Un bruit qui ne l'empêcha pourtant pas de percevoir l'arrivée de la seconde "invitée"
Elle rengaina son sabre et se releva
Bien, bienvenue Ororéa, nous pouvons maintenant commencer la discutions je crois, que me proposez vous?
Eh oui, l'habitude est une seconde nature, nature qui ne la quitterait probablement jamais: elle voyait en chaque être vivant une future proie, un mort en sursis...
Mais elle pouvait quand même pas exterminer celles qui seraient peut être ses prochaines fournisseuses de massacre!

Ororéa s'avanca, elle fût surprise de voir sa "chère" soeur présente ici, alors qu'Ororéa esperait un rendez-vous privé. Ororéa était venu avec ses gardes et bien sur son arme favorite, son foudroyeur, donc ce qui fesait 3 fodroyeurs car ses garde en possédait aussi un. Elle lanssa a Ororéa

-Alors tu as le CULOT de venir sur mon royaume ! Tu va le payer, Athéna, si tu nous rejoins, tu aura l'immense joie de voir, du sang... Tu te chargera d'Orora et ses gardes.

La haine se refletait dans les yeux gris métal d'Ororéa.

-Ca, soeurette, je te jure que tu va le regretter.

Ororéa attrapa son foudroyeur et visa Orora, mais elle la loupa, de peu certe mais elle la loupa, c'est gardes s'apprêtait a visé eux aussi quand Ororéa les stopa,

- ne tirer pas

Ororéa s'approcha de sa chère soeur et lui dit

-Explique moi se que tu fiche ici !

Athéna sourit, peu concernée par les événements
Exactement la même chose que toi, en fait elle m'a proposé de passer dans son clan un peu avant toi mais j'ai préféré attendre de voir les propositions
Elle s'interposa entre les deux sœurs, toujours le sourire aux lèvres et...
En un éclair, sans que quiconque n'ai eut le temps de bouger, trois foudroyeurs pendaient à sa ceinture
Bien, maintenant vous avez le choix entre rester calme et adultes ou jouer les gamines et vous retrouver inconscientes et attachée à un arbre. Quand à tes garde du corps, Ororéa, je ne ferais pas de quartiers s'il font mine de bouger d'un pouce. Nous sommes là pour discuter paisiblement, vous vous castagnerez plus tard, et je serais avec l'une d'entre vous!
la mercenaire sourit et désarma consciencieusement les trois armes avant de les ranger dans la petites pochette à sa hanche
Vous ne vous asseyez pas?

Orora fut surprise de voir erriver Ororéa, mais le montra à peine.
Elle n'avait pas bougé d'un pouce. Elle se contentait d'observer sa soeur, sans ciller,
sentant dans son sang bouillir la haine.
Et quand Ororéa dégaina son foudroyeur, Orora, ni une, ni deux, avait calculé la trajectoire de la charge.
Ce qui lui permit de ne pas faire le moindre mouvement.
Elle se contenta de répondre froidement, un sourire glacial aux lèvres :

"Ce que je fiche ici ? Je me balade, ça ne se voit pas ?"

Et quand Athéna s'interposa entre elles deux, Orora ne broncha pas non plus, bienheureuse d'être encore en possession de son atomiseur.
L'atomiseur était certes une arme moins pusissante qu'un foudroyeur, mais de toute manière,
la reine d'Enrora espérait ne pas avoir à s'en servir. Elle continua, amèrement, une imperceptible lueur de haine passait dans le regard d'Orora :

"Je vais essayer de me conduire en adulte, si toi, l'aînée de nous deux, tu fais de même. Après tout ... tu es majeure, et moi pas."

Elle avait dit cela sans amertume, sans même changer d'expression.
D'expression glaciale.

Ororéa regarda sa soeur, quel humour cynique !

-Trés drôle Orora.

Dit elle en se moquant d'elle, puis elle observa Athéna, apparament, Athéna voulait discuter calmement, mais Ororéa ne conaissait pas ce mot... le calme. Ororéa repera l'atomiseur de sa petite soeur adorée, et lui dit

-Pose donc ceci, que l'on soit désarmée toutes les deux, nous sommes là, comme dit Athéna, pour discuter !

Ororéa ne défixait pas Orora du regard, elle la détestait, elle la regarda avec un regard... plein de haine... DEBORDANT de haine.

-Allez, petite soeur ! pose donc ceci avant que je ne me sente obliger de te tuer !

Ororéa attendit une réponse d'une des deux.

"Ce n'est pas beau, le chantage, Ororéa."

Toutefois, Orora prit le parti de jouer le jeu aussi longtemps que nécessaire.
Elle voulait pouvoir discuter calmement avec Athéna. Elle porta doucement la main à son arme,
sans pour autant détacher son regard de celui de sa soeur.

"Je ne cherche pas à être drôle. Mais je ne suis pas venue ici pour me battre."

Elle récupéra le chargeur de son arme et le tendit à Athéna, en continuant:

"Si Athéna le veut, elle récupérera mon chargeur. Dans le cas contraire, je le remet à sa place, en espérant ne pas m'en servir."

Le sourire glacial s'était éteint pour faire place à une expression dangereusement calme. "Je suis une battante ... qui sait garder son sang-froid" se dit-elle.

"Non pas que je ne veuille pas te tuer, Ororéa. Mais simplement : je veux d'abord parler avec Athéna. Ensuite seulement, tu mourra après d'atroces souffrances, tu peux me croire."

Elle était la plus jeune des deux, et pourtant, elle avait l'impression d'être la plus responsable. Peut-être aussi la plus raisonnable, bien que la plus vaniteuse. Elle n'était pas la traditionnaliste qu'elle aurait dû être.

Athéna se saisit de l'arme avec un sourire satisfait et la rangea aussi à sa ceinture avant d'intimer aux garde un recul aussi impérieux que catégorique
Ils reculèrent sans un mot, disparaissant derrière la frontière des arbres
Bien, maintenant nous pouvons parler tranquillement. Mais avant toute chose, je tient à préciser un point : puisque vous êtes toutes deux venues pour m'engager, vous repartirez toutes deux en vie et en bonne santé à la fin de cet entretient quelle que soit la réponse.
Ça, c'était la version officielle...
La version officieuse était plutôt que sans adversaire, plus de guerre...
L'espace d'un instant, Athéna eut la vague impression que les rôles étaient inversés...
Elle, la gamine, se comportait comme si elle était la reine d'un jeu dont elle pouvait changer les règles alors que les deux filles les plus puissantes de la planète se comportaient comme des gamines...
Bizarre...
Enfin, elle allait faire en sorte que les deux filles comprennent qu'elle n'étaient pas venues pour rien!
Par quoi commencer...
Un petit rappel des anciennes missions et de ses capacités?
Même si je pense qu'aucune d'entre vous ne doute du fait que je soit une bonne combattante, je vais vous faire un rapide topo de mes capacités, ça rendra les futurs combats à la hauteur de ce que j'attends!
Petit sourire narquois, la gamine revenait à grands pas finalement...
J'adore l'espionnage et jusqu'ici, je ne me suis jamais fais prendre. Les assassinats en tous genre me conviennent aussi, personne n'a échappé à mes lames jusqu'à aujourd'hui... Enfin si, deux personnes, on verra ça plus tard. Dans les mêlées, les combats au corps à corps ou les duels à la lame, je suis quasiment sure de gagner. Je sais me servir de la quasi-totalité des armes à feu, laser ou autre technologie mais je préfère quand même les poignards et les sabres, c'est plus propre. Je sais crypter mes messages comme je vous parle mais par contre, pour décrypter, là j'y suis nulles, je n'ai jamais eut la patience d'aller jusqu'au bout. Je sais réagir avec rapidité quelle que soit la situation mais j'ai toujours refusé de porter des combinaisons pare-balles, ça m'empêche de bouger aussi souplement et rapidement que d'habitude, dans une mission d'espionnage, ça m'aurait été fatal. Vu que je suis une fille, je n'ai pas une force de titan mais je n'ai pas non plus celle d'une fourmi. Simplement ne comptez pas sur moi pour dégager un compagnon de combat des décombres d'une maison si on se fait prendre dans une explosion, j'en serais tout bonnement incapable. Sur les 375 missions qu'on m'a confié, j'en ai réussi 374 en tout.
Elle hésita un instant, se demandant s'il était bien sage de leur révéler pourquoi elle avait "échoué" dans cette 375eme mission...
Puis elle conclut que non et leur offrit un visage souriant
Bien, des questions ou on passe directement au marchandage?

Comme si elle approuvait intérieurement une idée, Orora hocha quasi-imperceptiblement la tête.
Quand Athéna avait parlé des deux personnes à lui avoir échappée, elle se sentit immédiatemment visée. Rien d'étonnant, elle avait tendance à être un peu paranoïaque, et puis ... au fond, c'était vrai.
Quoiqu'il en soit, elle doutait sincèrement de la raison officielle,
qui consitait en le fait d'être simplement venus parlementer au départ.
Et quand la mercenaire parla de cryptage, la reine d'Enrora camoufla une légère amertume:
Ororéa possédait les meilleurs combattants, les meilleurs concepteurs et les meilleurs cryptologues ...
ce n'était pas nouveau.
Et étant donné la chance qu'avait son aînée, il n'y avait aucun doute sur un point :
Les meilleurs combattants seraient toujours dans le camp de la reine d'Enroréa.
Orora croisa les bras sur sa poitrine, en répondant :

"A moins que ma soeur (au sens purement génétique du terme) n'aie pas encore assez de jugeotte pour comprendre vos paroles, Athéna ... je crois que nous pourrions passer au marchandage."

Cinq seconde, elle pensa à dire à Athéna ce qu'elle pensait: 374 missions sur 375, c'était déjà un nombre suffisament élevé !
Mais plutôt que d'avouer avoir de l'admiration pour quelqu'un, Orora se serait fait crâmer la cervelle au foudroyeur.

Ororéa chercha un instant une réplique cinglante à lancer à sa soeur, et finit par dire:

-Si tu as assez de jugeotte pour le comprendre Orora, il est encore heureux que ce soit aussi mon cas. Reste donc à la traîne, petite soeur ...

Voilà : là, elle pensait avoir eu le dernier mot. Elle décida de retourner au sujet de la conversation, répondant à Athéna :

-375 sur 375 aurait été plus convaincant.

Jusqu'ici, Ororéa n'avait engagé que des combattants au top, efficaces et digne de confiance, et dont certain était même capable de faire le boulot sans laisser trop de trace. C'était ce qu'il fallait pour avoir une bonne armée, et une bonne armée ... c'est ce qu'il fallait pour gagner une guerre. Tant qu'Orora ne le comprendrais pas, Ororéa aurait encore de grande chance de reprendre le pouvoir qui lui revenait de droit. Elle s'adressa à Athéna:

-Si tu t'entraîne un peu, Athéna, tu finira par être à la hauteur.

Athéna sourit, pas plus gênée que ça...

Pas exactement... Ma 375eme mission n'était pas vraiment comme les autres, elle consistait à éliminer deux jeunes gens qui m'avaient rendu un service plus qu'énorme quand j'étais petite. Mes parents sont mort très tôt et ces deux personnes m'ont aidé à survivre, aussi j'ai refusé cette mission et, pour faire bonne mesure, j'ai égorgé les deux qui me l'avaient proposé. Mais quoiqu'il en soit, j'estime avoir échoué pour cette fois.

Elle s'étira nonchalamment, faisant rouler ses muscles sous sa peau pâle et continua

Mais ce n'est pas bien malin d'insulter ou de prendre de haut celle qui sera peut être sous tes ordres, Ororéa, j'ai toujours détesté la suffisance et quand des commanditaires étaient trop méprisants, ils se sont parfois endormis pour ne plus se réveiller...

La mercenaire se leva et fit quelques pas dans la clairière dévastée par ses soins avant de fixer les deux sœurs

Et avant que vous ne me posiez la question, ces deux personnes, vous les connaissez. C'étaient vos parents. Bon, maintenant quelles sont vos offres?

La mercenaire se savait parfaitement maitre de la situation, aussi elle s'assit entre les deux sœurs médusées et leur sourit

j'ajouterais qu'Ori était très mignon et que je me suis moi même chargée de remonter la piste de ses assassins et de les exterminés un à un. Ils sont tous morts dans d'atroces souffrances. maintenant que vous connaissez l'histoire, pouvez vous arrêter de bayer aux corneilles et me proposer vos offres? J'ai l'intention de repartir avant le lever du soleil moi!

En apprenant le lien que la mercenaire avait eu avec ses parent, Orora eu l'impression de recevoir une masse d'eau glacée équivalente à celle du Pacifique à la figure.
Par contre, le fait que la mercenaire trouvait Ori très mignon cloua la reine d'Enrora sur place. Elle prit cela comme une humiliation.

Elle savait que son frère avait toujours attiré beaucoup de femmes dans ses filets, mais ces femmes ne l'avaient pas connu. Pas réellement connu. Rien ne prouvait qu'Athéna soit allée plus loin que de le trouver mignon, mais cela n'aurait pas étonné Orora.
Cette dernière avait toujours respecté son frère parce qu'il l'élevait. Mais jamais elle ne l'avait apprecié. Enfin si : au début ... mais depuis un affreux jour d'automne, elle le détestait.
Mal à l'aise, elle baissa le regard et s'humidifia les lèvres. Hors de question de prendre la mercenaire dans le camp d'Enrora. Hors de question. Tout ce qu'Orora fut capable de faire fut de dire d'une voix amère, avec un arrière-goût d'amertume :

"Mignon, hein ? Et bien si vous le pensez, Athéna, c'est que ça se confirme ... je suis la seule à pouvoir le voir tel qu'il était. Honnêtement, il me dégoûte. Et je suis bien contente qu'il ne soit plus là. Et puisque nous y sommes ..."

Elle songea un instant à dire que si la mercenaire avait assassiné les meurtrier d'Ori, elle n'avait assassiné que les sous-rôles : l'ordre venait d'en-haut. L'ordre venait en fait d'Orora. Pourtant cette dernière se contenta de suspendre sa phrase et laissa tomber:

"Je n'ai plus de marché à proposer."

La reine d'Enrora releva la tête. Dans ses yeux se lisait la haine. La douleur. La honte. La tristesse. La trahison. C'était le genre de regard que même le coeur le plus rude ne pouvait pas oublier.

Elle décroisa les bras et tourna les talons, laissant même son arme à Athéna. Elle commença à s'éloigner, sentant se rouvrir une blessure qu'elle n'avait jamais pu totalement fermer.

[je pensais pas que tu le prendrais comme ça, Athéna n'est jamais tombée amoureuse, c'est vraiment pas son genre, elle le considérait juste comme un frère ^^]

b]Tient tient, jalousie ou remord?[/b]
Athéna laissa sa phrase en suspens, mais ses yeux argentés fixaient Orora avec une dureté qui n'avait rien d'amical
Manière discrète de dire *Je sais ce que tu as fais*
En réalité, en apprenant qui était responsable de la mort de son meilleur ami, presque son frère, Athéna avait longuement hésité
Puis elle avait conclu qu'Ori n'aurait pas voulu la mort de sa plus jeune sœur et avait renoncé à le venger
Enfin... à le venger totalement...
Plusieurs corps horriblement torturés avaient été retrouvés dans la capitale d'Orora, tous avaient sur la gorge l'empreinte sanglante d'une petite main
Une petite main qui aurait presque pu passer pour celle d'une gamine si une autopsie n'avait révélé que c'était elle qui avait causé la mort des victimes
La main sanglante...
Ce symbole et le sabre stylisé était celui d'Athéna, tout le monde le savait...
La mercenaire s'étira sans gène et sourit à Ororéa qui restait aussi immobile qu'une statue avant de songer qu'elle risquait d'avoir la même réaction que sa sœur
Je n'étais pas amoureuse d'Ori, mais je le considérait comme mon meilleur ami ou même le frère que je n'avais jamais eut. Et au contraire de ce que pense Orora, c'était quelqu'un de bien, peut être un peu trop passionné par le pouvoir, mais assez raisonnable pour se modérer.
Elle secoua la tête, fermant sa mémoire comme une huitre puis tourna vers Ororéa son regard d'argent
Bien, et puisque ton agréable sœurette a renoncé, je pense que nous pouvons y aller. Mais je me sens en forme aujourd'hui, si tu as une mission, assez passionnante j'entends, qui puisse te permettre de mettre mes capacités au défi, n'hésite pas!
Voilà, une bonne mission bien difficile, rien de mieux pour fermer son esprit et redevenir Athéna la gamine meurtrière qu'elle avait délaissé pour l'entretient...

Ororéa fut la première surprise de la réaction de sa soeur, mais revint vite au sujet de la discussion, elle aussi :

-La première mission que je vais te confier est simple : j'ai besoin de savoir ce que tu vaux.

Elle avait prétendu cette mission simple, et pourtant, tous ceux qui avaient essayé jusqu'ici était revenu sur les terres d'Ororéa, coupés en cubes. En cubes rangés dans une boîte de carton. In capable de resservir à quoi que ce soit.

-J'aimerais savoir si tu parviendrait à t'introduire dans le château d'Orora, pour surveiller les faits et gestes de cette dernière. Et, qui sait ... peut-être guetter le moment propice.

un air d'ennui total se peignit sur les traits de la mercenaire
C'est tout? Pas de mission de sauvetage express, d'espionnage ou autre? Juste s'introduire dans le palais et observer?
Athéna était déçue, le palais d'Orora avait plusieurs failles déjà bien repérées qui lui permettraient d'entrer sans trop de blessures. En revanche, l'idée de jouer la nounou d'une fille comme Orora ne l'enchantait pas du tout, elle préférait de loin un assassinat rapide et discret ou même l'espionnage d'un mercenaire important, observer une bureaucrate toute la journée lui apparaissait déjà d'un ennui mortel...
Enfin bon, si tu veux, mais dans ce cas je reviendrais dans une semaine avec le maximum de documents utiles possibles, voler des trucs super bien gardés, ça, ça risque d'être intéressant!
Le point fort d'Athéna apparaissait là parfaitement visible
Elle était folle
Complètement dingue
Ou plutôt... différente
elle ne craignait pas de mourir, elle ne craignait pas un ennemi dix fois plus forts qu'elle, elle ne craignait pas les missions suicides
Son enthousiasme et sa bonne humeur permanente lui permettaient de bons coups de folie qui la rendaient totalement imprévisible
Elle n'était pas plus forte qu'un des gardes du corps d'une des deux reines, elle n'était pas plus intelligente qu'un des stratèges d'Ororéa, elle n'était pas plus agile, plus rapide ou plus souple qu'on peut le devenir en travaillant beaucoup
Mais elle était capable de tout
Ou plutôt elle osait tout
Une mission suicide ne l'effrayait pas au contraire des soldats les plus redoutables que la peur clouaient ensuite sur place
En revanche, quand on l'y envoyait, les combattant avaient la surprise de voir une jeune fille, presque une gamine, leur bondir dessus sans protection et armée uniquement d'armes blanches
D'abord la surprise, impensable!
Ensuite l'amusement, ridicule!
Puis l'effarement, la douleur d'une lame qui se fiche dans la gorge ou d'un sabre qui perfore cœur et poumons
La mort.
Et le rire frais de la gamine qui continuait le massacre
Pas de remords, pas de questions philosophiques...
La joie de vivre, l'ardeur du combat, l'ivresse de la victoire et le rire amusé de la gamine, la vie d'Athéna pouvait se résumer à ça...
Quoique penser qu'elle n'était que ça était très dangereux, Athéna avait plusieurs visages tous plus redoutables les uns que les autres.
La gamine surprenait, charmait parfois puis tuait au grand jour
La guerrière tuait discrètement sans laisser de traces
La voleuse se glissait à travers les protections les plus sophistiqués pour replacer l'objet convoité par l'empreinte d'une main sanglante ou le dessin d'un sabre stylisé
Mais un visage, plus rare, était enfouis sous tous les autres
La tueuse
Difficile à réveiller, elle prenait plaisir au sang et à la mort, elle tuait en souriant froidement
L'opposé et le complément de la gamine
Enfin, chercher à définir l'âme d'Athéna était aussi facile à faire que de mettre la lune dans sa poche. Du moins pour les gens à l'esprit sain, les dingues pouvaient la comprendre. Certains poètes aussi, mais aucun ne pouvait prévoir ce qu'elle allait faire
Totalement imprévisible, voilà talent réel.
La mercenaire coupa court à ses pensées et se leva pour faire quelques pas dans la clairière...
Puis, elle attrapa ses armes et bondit en direction des terres d'Ororéa, plantant là sa nouvelle employeuse qui devait certainement se poser des questions sur sa santé mentale...
A dans une semaine!
Et oui, imprévisible, têtue et endurante...